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Patrick Côté : la passion avant tout

 

Si celui que l'on surnomme "The Predator" a toujours cette agressivité et cette passion de combattre en lui, ce n'est toutefois pas sans être passé par des moments de remises en question après sa défaite contre Cerrone en juin dernier.

"J'ai eu une réaction à chaud. Je sortais d'une mauvaise performance et pour être honnête, au terme de ce combat-là, je me suis senti vieux. J'avais l'impression de toujours être en retard sur mon adversaire, je n'étais pas là mentalement. En sortant de là, je me suis demandé si je n'avais pas finalement atteint le bout de la corde", explique Côté, qui a alors senti le besoin de faire le point et d'avoir de franches discussions avec sa femme, ses entraîneurs et les membres de son entourage immédiat. Il faut dire que le combattant québécois, précédé par sa réputation d'homme au menton d'acier, avait passé un bien mauvais moment avec Cowboy Cerrone dans la cage. Cette contre-performance a semé des doutes dans l'esprit du combattant de BTT Canada qui a cru bon de prendre un pas de recul afin d'évaluer s'il avait toujours le feu sacré.

Après un long hiatus au cours duquel il est devenu papa, l'athlète a finalement conclu qu'il ne s'agissait que de mauvaises conjonctures. "Contre Cerrone, je commençais à être fatigué. Je ne m'en suis rendu compte que par la suite, mais il s'agissait de mon quatrième combat en un an, j'avais d'autres business à l'extérieur qui avaient nécessité mon attention et ma femme était enceinte. Il y a un paquet de choses qui sont arrivées et sur le coup, bien qu'on ne s'en rende pas compte, on se fait absorber par ça et on se met à penser. Et rendu à ce niveau-là, quand tu penses trop et que tu ne réagis plus par instinct avec des réflexes naturels, tu n'es pas mieux que mort."

Celui qui s'est toujours promis de ne jamais livrer le combat de trop sait maintenant reconnaître ses limites. Il comprend qu'il n'a plus besoin de se battre pour vivre. Et le jour où le facteur de risque surpassera le plaisir qu'il prend à combattre, il tirera tout bonnement sa révérence. En tant que chef de famille et homme d'âge mûr, sa perspective du combat a maintenant évolué, ce qui témoigne assurément d'un certain degré de maturité et de sagesse que le vétéran a acquis au fil du temps. "En début de carrière, j'ai livré des guerres coup pour coup avec des adversaires comme Chris Leben ou Drew McFredries. Je suis conscient que j'ai un bon menton, mais jusqu'à quel point ça va me sauver la vie?", a questionné Côté.

Le détenteur d'un tout nouveau contrat de quatre combats avec l'UFC ignore donc s'il ira jusqu'à la fin de son contrat. Mais il s'engage, pour le bien de sa famille et de sa petite Rafaëlle, à ne pas hésiter à prendre la porte de sortie au besoin, et ce sans regrets ni amerture. "J'ai fait à peu près tout ce que je pouvais faire dans ce sport-là. J'ai participé à L'Ultime Combattant (TUF), je l'ai coaché, j'ai participé à des combats principaux, j'ai eu un championnat du monde. Il n'y a pas beaucoup d'athlètes à l'UFC qui en a fait autant, même chez les grandes vedettes", se targue avec raison le Québécois. "J'ai le sentiment du devoir accompli et ce que je fais, je le fais maintenant bien égoïstement pour moi et je suis assez intelligent pour savoir quand ce sera le temps de m'arrêter."

Quand on combat par passion et non plus par besoin, on peut se permettre d'être plus sélectif. Côté, qui aurait initialement souhaité être opposé à Jake Ellenberger a dû se rabattre sur un plan B, ce dernier n'ayant pas répondu à l'appel. Or, le combattant, qui est désormais respecté comme commentateur et analyste, met les choses au clair : il a des projets d'après-carrière et refuse de servir de tremplin pour les jeunes recrues. "Les matchups sont maintenant très importants pour moi. Je ne veux pas qu'on m'utilise pour propulser la carrière de jeunes combattants. Je veux des combats qui me mettront en valeur. Mon nom est fait dans cette business, tout le monde me connaît. Je n'ai plus à faire ça. Tout ce que je veux, c'est avoir du plaisir et le jour où je n'en aurai plus ou bien le jour où les combats qu'on me proposera ne me conviendront plus, je vais tout simplement me retirer".

C'est donc sur un autre vieux loup, Thiago Alves, qu'il a jeté son dévolu. Le combattant brésilien est un ancien aspirant au titre qui collectionne les bonus d'après-combat et qui s'est déjà frotté au légendaire Georges St-Pierre. "On se connaît depuis très longtemps et on a beaucoup de respect l'un pour l'autre. Dans le fond, ça fait plusieurs années que je sais que ce combat finira un jour par avoir lieu. On a beaucoup de points communs", analyse Côté. "Thiago est un excellent cogneur, il excelle en combat debout et en boxe thaïlandaise et j'aime aussi combattre debout, donc nous allons sûrement échanger beaucoup."

Côté n'hésite pas à avancer qu'il est supérieur à son rival. "On se ressemble beaucoup au niveau des fiches, mais je crois que je suis un meilleur boxeur et bien qu'il soit possiblement supérieur au niveau de la boxe thaïlandaise, au niveau de la lutte et du jeu au sol, à mon avis, je lui suis supérieur."

Bien qu'il dise ouvertement être confiant de pouvoir l'emporter par KO, une victoire ne garantit pas pour autant qu'on reverra Patrick Côté dans la cage. Le compte à rebours est commencé pour le vétéran québécois qui est passablement serein à la la perspective de sa fin de carrière.  Chaque combat qu'il livre maintenant pourrait bien être... son dernier.

Patrick Côté se mesurera à Thiago Alves le 8 avril prochain en carte principale de l'UFC 210 qui sera présenté à la télévision à la carte en direct du KeyBank Center de Buffalo.